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  • Christian Cuennet

Le combat de la dernière chance

Très fort reportage de notre Ambassador Julien Regamey sur le braconnage et la situation du Rhinocéros en Afrique du Sud et dans le monde.


Texte & photos : Julien Regamey


Le braconnage des rhinocéros, mais pourquoi ?


Actuellement, l'Afrique du sud abrite environ 80% de la population mondiale des rhinocéros. Malheureusement, ces derniers sont depuis longtemps devenus victimes du commerce de leurs cornes en Asie...


Les statistiques du braconnage sont les suivants :


En 2017, 518 braconniers et trafiquants seulement furent arrêtés, contre 680 l'année précédente. Mais pourquoi un tel massacre ?

Parce qu'il nourrit un gros trafic destiné à plusieurs nations asiatiques. En effet, dans certains pays comme la Chine ou le Vietnam, la médecine traditionnelle attribue aux cornes des pauvres bêtes toutes sortes de vertus, dont celle de guérir le cancer ou encore l'impuissance, 10% de la population vietnamienne en consomme, par exemple dans le thé pour honorer leurs invités de marque !


Les cornes de rhinocéros sont pourtant composée uniquement de kératine, tout comme nos ongles et nos cheveux : Les consommateurs asiatiques pourraient tout aussi bien se ronger les ongles ! Or, jamais aucune recherche scientifique n'a prouvé à ce jour l'efficacité de l'absorption de kératine pour la santé ...


Sur le marché noir, la corne se vend jusqu'à 60'000 dollars le kilo, ce qui est donc bien plus cher que l'or qui lui vaut environ 43'600 dollars !


Trois rhinocéros en moyenne tués par jour en Afrique du Sud


Quand ce cauchemar prendra-t-il fin ? En une dizaine d'années, ce ne sont pas moins de 8'506 rhinocéros massacrés pour leurs cornes en Afrique du Sud, laissant planer le doute sur les capacités des autorités locales à endiguer cet abattage massif. Car même protégés, les braconniers n'hésitent pas à mener leurs exactions.


Il y a quelques années, un orphelinat pour rhinocéros situé dans la province de Kwazulu-Natal a également subi les assauts de ces meurtriers. Bilan de l'attaque : Deux jeunes rhinos furent tués, leurs cornes coupées et leurs soigneurs également violentés...


Protection des rhinocéros au Parc Kruger


- De jour comme de nuit, des rangers suivent et surveillent les rhinocéros. Armés et accompagnés de leurs chiens. Ils parcourent des kilomètres à pied pour assurer la sécurité des animaux.

- Un drone de l'armée équipé d'une caméra thermique effectue également une surveillance aérienne du parc.

- Des rhinocéros ont été déplacés dans certains réserves reculées et difficiles d'accès, et d'autres en Australie où la brousse ressemble à celle de l'Afrique du Sud et où le braconnage n'existe pas.

- Parfois, de petites caméras sont placées dans les cornes même des rhinocéros afin d'enregistrer tout mouvement à proximité de l'animal.

- Une autre solution consiste à endormir l'animal afin de lui couper les cornes. Celles-ci repoussent, il faut donc le faire régulièrement. Toutefois, une anesthésie n'est pas sans risque pour l'animal... Autour des réserves où les rhinocéros ont perdu leurs cornes, des panneaux d'information sont disposés alertant les braconniers sur l'absence de cornes chez ces animaux, ce qui s'avère souvent dissuasif.


Ma conclusion personnelle


Nous l'avons tous compris, la survie de ces magnifiques pachydermes ne tiens qu'à un fil... Et c'est malheureusement l'homme qui le coupera... Triste réalité !


En tant que photographe-reporter animalier et guide privé au grand Parc Kruger, je consacre 6 mois de l'année à arpenter ce sublime miracle de la nature que nous offre la faune et la flore sud-africaine ! Du plus petit animal aux plus grands et bien-sûr les fameux "Big Five" que sont les lions, les buffles, les éléphants, les léopards et enfin, les rhinocéros, toutes ces espèces avec qui je passe des instants de vie privilégiés.


Hélas, en 2016, je vécus une expérience particulièrement traumatisante. Ayant assidûment suivi une femelle rhinocéros blanc et son petit durant plusieurs semaines, j'eus le privilège d'immortaliser de superbes souvenirs dans mon appareil au travers de mon objectif. Or, un matin, nostalgique de ces jolis moments en compagnie de ces deux rhinos, je pars les retrouver afin de réaliser quelques rapides derniers clichés avant de sauter dans mon avion pour la Suisse. Après plus d'une heure de recherche, l'horreur ! Je fis face à un atroce et désolant spectacle qui me déchire le coeur : La femelle rhinocéros gît devant moi et se vide encore de son sang, sauvagement tuée, la tête mutilée, ses cornes disparues, sans doute coupées à la hache ... Cette vision fût insoutenable ! Par bonheur, son bébé fut rapidement adopté par une autre femelle mère elle aussi d'une petit du même âge.

Malgré leurs actes effroyables, les braconniers ne sont pourtant pas les seuls à blâmer : Les commanditaires de ces crimes le sont tout autant voir encore plus responsables. En effet, ces braconniers sont des sud-africains, vivant dans des bidonvilles à proximité des frontières de la réserve, à la tête d'une famille souvent nombreuse et sans travail. Alors lorsque l'on toque à leur porte et que l'on promet 1 million de rand (soit plus de CHF 60'000.- !) en échange d'une corne de ces pauvres bêtes, l'argent prend le dessus et ils en perdent la tête. De plus, ces chasseurs sont prêts à prendre de très grands risques pour atteindre leur but, y compris celui d'y perdre la vie, car les rangers n'hésitent pas à tirer pour protéger les animaux.


Sigma & moi

Sigma m'accompagne dans mon travail, et avant tout ma passion de photographe depuis mes premières années. J'ai toujours pris un immense plaisir à travailler avec eux notamment grâce à la qualité de leur objectifs. J'ai longtemps utilisé le EX 500mm/4.5 avec lequel j'ai toujours été pleinement satisfait. J'ai cependant depuis peu, adopté le 500mm/4.0 dans sa version Sports dont la qualité est fantastique, rapidité de l'AF et le piqué exceptionnel ! Pour rien au monde je ne changerai de matériel !


Julien Regamey, avril 2020



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