Christian Cuennet
- 4 nov. 2021
- 6 min de lecture

La Laponie suédoise en hiver

Dernière mise à jour : 10 déc. 2021

Séverine, photographe ayant la Sigma Suisse Attitude, nous propose un article sur son voyage en Laponie Suédoise... Bonne lecture !

Texte et photos : Séverine Gonzalez

Matériel Sigma utilisé (janvier 2020) : MC-21, Art 20mm/1.4, Art 50mm/1.4 ainsi que le bon vieux "Bigma" 50-500mm/4.5-6.3 DG OS HSM.

Janvier 2020 – Il y a un peu plus d’une année je rentrais d’un séjour en Laponie suédoise, vingt-trois jours de rêves passés dans le froid à admirer et photographier les couleurs incroyables de cette magnifique région.

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Je ne sais quand je vais pouvoir retourner en Suède. Pas tout de suite au vu de la situation actuelle, c’est sûr. Me replonger dans mes photographies une année après me plaît beaucoup! Et les partager avec vous est une joie pour moi. Je suis passionnée par ce pays depuis longtemps, en général j’y vais une fois par année pour découvrir une nouvelle région. Entre cinq jours et trois semaines, tout dépend des moyens au moment des réservations.

Ahhh la Laponie suédoise en hiver… Quand on y va la première fois on ne pense qu’à y retourner et là c’était notre troisième séjour dans le grand froid! En changeant d’endroit, bien plus au nord cette fois dans le village de Jukkasjärvi qui se trouve au-dessus du cercle arctique, où l’on peut visiter le célèbre hôtel de glace. J’ai trouvé une petite maison typique à louer, perdue au milieu des sapins et au bord d’un petit lac face au nord. Le rêve absolu pour l’observation des aurores boréales!

Au bout de la route menant à quelques maisons éparses (dont la nôtre) se trouve l’ESA, un centre spatial européen. On y a vécu une bien drôle d’histoire, la police suédoise est sympathique et les élans fort curieux. Impossible de tout raconter ici en détail, si on se croise posez-moi la question et je vais me faire un plaisir de vous la conter! En attendant c’était bien pratique d’avoir le centre à quelques kilomètres de chez nous, le ciel était pur, dégagé avec aucun avion au-dessus de la tête. Alors que l’aéroport de Kiruna est à moins de 45 minutes en voiture!

Pour le matériel photo, j’avais choisi de prendre avec moi et de privilégier mes optiques Sigma: 20mm et 50mm ART ainsi que le Bigma 50-500mm. J’avais aussi mon Panasonic Lumix S 24-105mm. En boîtier principal le Panasonic Lumix DC-S1, sans oublier la bague MC-21 pour utiliser mes Sigma! Et le reste habituel: chargeurs, batteries, cartes SD et XQD, trépied, Zoom pour le son, ordi et disque dur externe. J’écris la journée et le soir je suis sur mon ordi à rédiger mon carnet de voyage, en traitant quelques photographies. Sauf si des aurores boréales s’invitent! J’ai une application dans mon téléphone, Northern Eye Aurora Pro, qui utilise les data du site de la Nasa pour me tenir au courant tous les jours de la situation du ciel. Fort pratique et très précis!

Il faut aimer le froid pour partir entre novembre et mars en Laponie. Il peut faire doux (entre 3 et 10 degrés) comme descendre à -40 très rapidement. C’est un froid que j’aime, il ne pique pas comme celui que nous avons en Suisse. La bise? Connaît pas! C’est un froid sec, agréable lorsqu’on est bien équipé pour se déplacer. Je n’ai jamais eu de souci avec mon matériel photo en trois voyages, le boîtier Panasonic réagit super bien aux températures négatives tout comme mes anciens Canon (6DMKI et 7DMKII). Juste eu une fois un peu de buée sur le Sigma ART 20mm, qui est partie après avoir laissé l’optique dans le coffre de la voiture et la pièce non chauffée de la maison.

Quelques règles de base à suivre concernant le froid: empiler les couches d’habits tel un oignon, pour les enlever au fur et à mesure si vous avez trop chaud. Ne pas tout porter non plus dans la voiture, si vous tombez en panne (cela peut arriver avec un véhicule de location selon son état, bien l’inspecter lorsque vous le prenez!) vous pouvez attendre longtemps des secours selon le coin où vous vous trouvez. Et pour éviter la baisse de votre température, si votre chauffage ne fonctionne plus, ajouter des couches au fur et à mesure vous réchauffera petit à petit. Toujours emporter avec soi un thermos de thé ou de café! Ainsi que de quoi grignoter.

Le temps peut vous paraître bien long si vous n’êtes pas habitués, le soleil ne se montre que très peu entre novembre et mars. Moi j’adore! Car la lumière est fabuleuse grâce aux températures et cette petite ouverture de lumière. Pendant ce séjour nous sommes allés essentiellement nous promener en forêt, au bord des rivières ou sur des lacs gelés. Un saut en ville pour visiter l’église en bois, voir la mine de loin et faire quelques courses. Moins nous voyons de monde et mieux nous nous portons! Nous sommes quand même allés faire un tour à l’Hôtel de glace vu qu’on logeait dans le même village, sympa mais j’en avais de meilleurs souvenirs. Un poil trop touristique à mon goût!

On rêve tous de voir des aurores boréales. Mais partir en vacances en Laponie ne veut pas dire que vous allez en voir. Les tempêtes de neige sont souvent présentes, le ciel peut être nuageux et très bouché. Si c’est dégagé, elles peuvent tout simplement ne pas venir. Cela ne doit pas être le but ultime de votre voyage, il faut les voir comme un cadeau si vous avez la chance de vivre cette rencontre! Lors de notre premier séjour d’une semaine fin 2012 en Laponie suédoise, aucune ne s’était montrée. Fin 2016 nous étions partis dix jours, si on en a vu pendant cinq soirs je pense que c’est un maximum. En septembre 2018 c’était incroyable de les voir depuis le centre du pays, dans le Jämtland! Et en janvier 2020, sur les vingt-trois jours passés sur place? Cinq soirs magnifiques, inoubliables. C’est peu et en même temps beaucoup, il faut sauter dans ses habits (préparés tous les soirs en avance, on ne sait jamais), attraper le matériel photo-vidéo (prêt lui aussi dans le sas froid) et vite aller s’installer sur le lac gelé. Puis savourer le spectacle de leur danse!

Mieux que la décapotable, le chien de traîneau!

Aucun bruit. Hormis les pattes qui martèlent la piste enneigée. Quelques jappements, rares. La neige tombe des arbres. La température est élevée en plus du soleil qui pointe! C’est qu’il ne s’est pas montré depuis le 8 décembre, les gens s’impatientaient presque de le revoir… Le traîneau file. Aucune idée de la vitesse. Mais c’est quelque chose que de voir six chiens courir devant soi! Une tête se tourne, happe un peu de neige pour se rafraîchir. Les chiens trottinent, heureux d’être de sortie.

Nous traversons lacs et forêts silencieusement, sur une piste préparée la veille par Stéphanie. Les paysages sont à couper le souffle! Sans parler des couleurs, splendides, que la lumière particulière du nord dépose sur l’horizon. Une très belle sortie coupée aux deux tiers par une halte sur un lac gelé pour griller quelques saucisses en bonne compagnie.

Or, iridescence et émeraude

Ahhh les couleurs du Nord… Qu’est-ce que je les aime! On passe d’une golden hour à un bleu pur en dix minutes. Puis sans trop comprendre comment, du vert traverse le ciel et on se retrouve face à une aurore boréale! Sans oublier tous les roses et violets possibles, des couleurs orangées et des pastels magnifiques… Et ce jaune clair tempête, on en parle?

Est-ce le froid. La magie du lieu. Être au bon moment au bon endroit. Un peu de tout ceci j’imagine. Je profite et m’éclate à tester plein de choses en photographie: filtre, cadrages, réglages. Je mélange, je fais à ma sauce. Au ressenti. Et les résultats me plaisent!

Je me sens tellement bien qu’il m’arrive des choses bizarres. Par exemple, je pars de la maison sans ma veste! J’ai donc mis deux pulls en laine par-dessus ma polaire et mon thermique. Même pas eu froid! La golden hour m’aurait-elle réchauffé le corps en plus du cœur?