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Christian Cuennet

Isle of Jura

Textes et photos : Joël Fischer


L'inconscient collectif rapporte souvent l'île écossaise de Jura à son célèbre whisky, délicieux nectar écossais au goût tourbé inimitable. Mais si l'île est mondialement connue pour sa distillerie, elle inspire surtout la poésie, à la nature et à la créativité, indispensable à tout bon photographe qui se respecte.


Les formalités de location de voitures expédiées à l'aéroport de Glasgow, il reste trois heures de route pour arriver à Kennacraig, lieu d'embarquement du ferry reliant ce port à l'île d'Islay après deux heures de traversée, dans une ambiance occasionnelle de brume surréaliste, laissant pour seuls guides le radar de bord et les dauphins, radars naturels, fantômes poétiques surgissants du fond du "Sound of Jura", bras de mer séparant l'île du Jura du continent.

Sur la route de Kennacraig

Canon 1Dx, Sigma 150-600 S



Puis les hauts-parleurs se mettent à crier dans un anglais à l'accent tourbé et tout le monde descends dans le ventre du bateau qui s'ouvre sur l'île d'Islay dans un bruit de voitures impatientes. A terre, on embarque immédiatement sur un autre ferry (Un des plus courts au monde selon certains) afin de rejoindre la proche île de Jura qui s'ouvre enfin à nous, entre pluie et ciel bleu, après une traversée d'à peine quatre minutes.

Le ferry effectuant la liaison Kennacraig-Islay croise le petit ferry Islay-Jura

Canon 1Dx, Sigma 150-600 S



À vingt minutes en voiture du port de l'île se trouve son chef-lieu : Craighouse. Composé de quelques maisons, d'un hôtel-pu-restaurant, d'une épicerie et de la fameuse distillerie "Jura", le petit village respire la tranquillité, la nature et les odeurs de malt ou d'embruns dictent une poésie olfactive à ce petit port du bout de l'Europe, inspirant le voyageur de passage à la quiétude et au repos. La tranquillité est telle qu'il est d'ailleurs fréquent de se réveiller en compagnie de quelques cerfs, broutant devant l'hôtel, face à l'océan.

Craighouse, le chef-lieu de l'île

Canon 1Dx, Sigma Art 24mm 1.4


 

On ne va jamais à Jura par hasard


C'est sur cette île de 50 kilomètres de long sur 12 kilomètres de large qu'était venu s'installer Georges Orwell à l'été 1946. Il avait choisi une ferme située à l'extrême nord de ce bout de terre, à dix kilomètres de toute habitation, à la recherche de solitude dans "un endroit inaccessible", comme il le décrivait à l'époque. Il y écrivit "1984" son grand succès, puis quitta l'île, rongé par la maladie...


L'île est le paradis des photographes animaliers et autres amoureux de paysages infinis, 6000 cerfs élaphes y vivent en totale liberté, et il n'est pas rare de photographier une harde paissant devant un paysage de mer moutonneuse, sur un lit d'herbe verte claire nourrie par l'air du large et l'eau omniprésente, après avoir croisé le regard d'une loutre curieuse et de quelques phoques joueurs.


L'unique route de l'île, "single road", où croiser est une aventure en soi, rejoint le ferry à un désert de vent situé à quelques kilomètres de la fameuse ferme de Barnhill, refuge du célèbre écrivain. il faut alors laisser sa voiture et continuer à pieds, entouré de cerfs et de graminées, dansant au gré des éléments, vertes en hiver, brunes en automne, telles les majestueuses cornes des maîtres de la région, se parant de velours à la pousse et dévoilant leurs bois magnifiques au moment du rut, pour séduire les prétendantes à la pérennisation de l'espèce emblématique.

À quelques kilomètres du nord de l'île, à la fin de la route

Canon 1Dx, Sigma 150-600 S



Marcher sur ce bout de terre humide est unique, et l'écrivain, le peintre ou le photographe en mal d'inspiration y trouvera sans nul doute son compte, comme attiré par la solitude propice à cette fameuse recherche de créativité qui elle seule permet à l'homme de vivre pleinement son art. Alors on marche, à travers les plaines, contournant le lochs, longeant un petit sentier à flan de colline ou escaladant une montagne, car elles sont là, non loin et visibles de toute l'île ce trio de montagnes rondes appelées "Paps of Jura", figures typiques laissant quelques kilomètres carrés l'herbe au niveau de la tourbe, la remplaçant par de gros cailloux noirs ornant leurs flans abruptes.


À la fin de la journée, les habitants se retrouvent dans le petit pub arrondi de Craighouse, dont la carte fait faux-bon aux grandes théories généralistes déclarant la cuisine écossaise comme perdue et inintéressante. Alors on déguste son verre de whisky en nettoyant ses objectifs et on repense à sa journée, remplie de nature et d'odeurs particulières, introuvables à une autre endroit que sur cette île de l'ouest écossais, et même si les pieds sont parfois mouillés, on revient à Jura, encore et encore, parce que l'ont sait la chance que l'on a de faire partie des privilégiés ayant visité cette terre aux odeurs de tourbe et de malt.

Quatre cerfs se reposent dans une prairie de l'île

Canon 1Dx, Sigma 150-600 S


 

À propos du matériel


Si l'Ecosse est un pays extrêmement photogénique dans lequel n'importe quel photographe pourra y trouver son compte, il n'en est pas moins une région du monde à la météo capricieuse et où le matériel est souvent mis à rude épreuve. (tout comme le photographe d'ailleurs)


Il n'est pas pour autant nécessaire d'être détenteur de matériel tropicalisé mais au moins d'être équipé en protection contre les intempéries. Ainsi, une fourre de sac de couchage étanche, par exemple, un pancho bon marché ou un simple sac plastique peut suffire à protéger le matériel, du moment ou l'exposition n'est pas prolongée.

Un photographe professionnel compose avec le paysage qui lui fait face, au mileu de l'île

Canon 1Dx, Sigma Art 24mm 1.4



Personnellement, lors de mes voyages écossais, j'utilise le Sigma Art 24mm 1.4 et le Sigma Sports 150-600mm pour mes prises de vues, couplés au Canon 1Dx.


L'angle du 24mm me permet d'effectuer mes photos de reportage et divers portraits. Sa grande ouverture, sa conception très solide, résistante et son excellent piqué en font un compagnon unique et indispensable pour mes reportages.


J'utilise également, le 150-600 S comme fidèle téléobjectif de prises de vues animalières pour sa solidité et sa résistance aux intempéries. Sa faible ouverture ne pose généralement pas de problème, l'arrière plan étant souvent dégagé du sujet sur les grandes plaines écossaises et la lumière est souvent largement suffisante avec un qualité d'image même à pleine ouverture impressionnante.


Joël Fischer



 

Galerie


Vue sur les paps of Jura depuis Isle of Islay

Canon 1Dx, Sigma Art 24mm 1.4



Un cerf photographié à proximité de Craighouse

Canon 1Dx, Sigma 150-600 S



Un cerf s'ébroue sous une pluie battante

Canon 1Dx, Sigma 150-600 S



Une grande plage, à quelques kilomètres de Craighouse

Canon 1Dx, Sigma Art 24mm 1.4



Portrait du cerf dans les graminés

Canon 1Dx, Sigma 150-600 S



Une harde de cerf sous la pluie

Canon 1Dx, Sigma 150-600 S



Une harde de cerfs et de faons à l'horizon se dirigent vers le sud de l'île

Canon 1Dx, Sigma 150-600 S



Deux cerfs s'affrontent face à l'océan

Canon 1Dx, Sigma 150-600 S



Des phoques se prélassent au soleil

Canon 1Dx, Sigma 150-600 S


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