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17-40mmF/1.8 DC sur FujiFilm X-mount, TEST le Sigma ART débarque chez Fuji

  • Christian Cuennet
  • 22 juil.
  • 10 min de lecture

Dernière mise à jour : 23 juil.

Test terrain du 17-40mm/1.8 DC part Dany Kocher, Ambassador Sigma Switzerland sur son Fuji X-H2s effectué au mois de juin, enfin en ligne.


Quand Sigma m’a proposé de tester un tout nouvel objectif en monture Fujifilm, j’étais loin d’imaginer ce que j’allais découvrir en ouvrant le colis. Pris dans mon train-train quotidien, j’ai accepté presque par réflexe. L’occasion de tester une nouveauté en avant-première, c’est toujours un plaisir. Et puis, il faut l’avouer : mon côté geek ne résiste pas à ce genre de proposition 😊

Très vite, mon enthousiasme a laissé place à la surprise : ce n’était pas n’importe quel objectif que je tenais entre les mains mais bel et bien le remplaçant du mythique 18-35 f1.8 de 2013 dont j’avais tant entendu parler mais qui n’était pas disponible sur monture X. Un objectif devenu culte chez les vidéastes durant la dernière décennie, encore d’actualité aujourd’hui et souvent mentionné comme le meilleur objectif zoom pour capteurs aps-c (dans sa range focale tout du moins).

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Pour moi, fujiste depuis mes débuts, ce 17-40mm est l’objectif des « Grandes premières », et pour causes :

>  Premier objectif estampillé « Art » en monture X.

>  Premier zoom à ouverture constante f1.8 pour la gamme X, ce qui en fait l’objectif zoom le plus lumineux disponible sur cette monture et toutes montures aps-c hybride confondues.

>  Premier Sigma X-mount avec bague d’ouverture.

>  Premier objectif Sigma conçu en métal pour la gamme X.


Autant dire que les attentes étaient élevées. Reste à savoir si les promesses ont été tenues sur le terrain. J’ai emmené ce 17-40mm dans différents univers, monte western, motocross, horlogerie, et voici ce que j’en retiens.


Ergonomie & construction

Une prise en main premium, pensée pour les utilisateurs exigeants. Dès la première prise en main, la qualité de construction frappe. Le fût en métal inspire confiance, la finition est impeccable, et tous les éléments tombent naturellement sous les doigts. Sur mon X-H2S, l’équilibre est parfait, ni trop lourd, ni trop léger. Son poids a été abaissé d’un tiers par rapport à son aîné, passant de 810 grammes à 531 grammes sur ma balance et nu, sans bouchon et sans pare-soleil. Un réel exploit si l’on tient compte du fait que la plage focale est quant à elle passée d’un 18-35mm à un 17-40mm. Côté taille, il mesure 11,6 cm de long pour un diamètre maximal de 7,2cm. Le filetage du filtre quant à lui accueillera des filtres de 67mm.

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Profitant d’un zoom interne, comme son prédécesseur, c’est à nouveau un atout majeur qui ravira les vidéastes, une rareté sur ce type d’objectif, qui offre une meilleure stabilité mécanique, une meilleure étanchéité et ajoute une vraie facilité d’équilibrage sur gimbal. En parlant d’étanchéité, l’objectif est muni d’un joint qui le rend étanche aux poussières et aux éclaboussures. Le zoom est fluide, progressif, et assez résistant pour éviter les changements involontaires de focales.


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La bague d’ouverture crantée, chère aux utilisateurs Fujifilm, est une excellente surprise. Encore mieux, un petit commutateur “click” permet de la rendre totalement silencieuse, un détail de plus qui convaincra les vidéastes. Pour la photographie, je conseille vivement de laisser la bague en mode « crantée ». En effet, durant mes tests, j’avais tendance à switcher régulièrement entre photo et vidéo, j’avais, par conséquent, mis la bague en mode « fluide », mais j’ai souvent remarqué que mon ouverture avait été modifiée sans que je ne le veuille, la bague étant justement trop fluide.


Dans la pratique, je me suis quelques fois surpris en train de chercher la bague d’ouverture avec mes doigts lorsque j’avais l’œil dans le viseur. En fait, la bague est ondulée pour bien l’appréhender, mais un tiers du pourtour, (la partie où sont renseignées les ouvertures), est lisse, ce qui fait que j’avais parfois du mal à la distinguer du fût, certainement par habitude des bagues fuji qui elles sont ondulées sur toute la circonférence. Quoiqu’il en soit, Une fois que l’on s’est habitué à la chercher en dessous de l’objectif plutôt qu’en dessus, tout rentre dans l’ordre. Toujours concernant la bague d’ouverture, celle-ci est accompagnée d’un second bouton click qui permet de la bloquer. Elle peut soit être bloquée en mode automatique « A », afin d’éviter qu’elle ne passe en manuel, soit être bloquée en mode manuel, afin qu’elle ne glisse pas en mode automatique de manière involontaire.

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La bague de mise au point est précise et résiste juste ce qu’il faut. A l’avant de l’objectif, on retrouve deux boutons « miroir » qui permettent d’être atteignable facilement que l’on soit en train de shooter de manière verticale ou horizontale. La fonction qui leur est attribuée de base est la fonction « AF-on », c’est-à-dire qu’en le(s) pressant, la mise au point se fait à l’endroit où se trouve le collimateur. Je n’ai pas réussi pour l’instant à leur attribuer une autre fonction via les réglages du boitier, mais je ne sais pas si c’est parce qu’il faudra attendre une mise à jour, si c’est dû à la monture ou juste moi qui m’y prend mal😉. Toujours sur l’avant, on retrouve un switch AF / AFL pour verrouiller ou non la mise au point sur un sujet.


Tout est là, bien pensé et cohérent. Spoiler alerte, le seul véritable défaut de cet objectif est l’absence de stabilisation. Heureusement, les boitiers de la gamme fuji axés sur la vidéo sont généralement équipé d’un capteur stabilisé.


En résumé, en termes d’ergonomie et de construction, c’est vraiment un bel objet et c’est certainement le meilleur conçu par une marque tierce sur monture Fujifilm jusqu’à présent.


Je précise que Sigma s’est adapté aux spécificités des montures sur lesquels l’objectif sera vendu. Par exemple, le bouton click « AF/AFL » présent sur la version Fujifilm sera un bouton AF/MF sur les autres montures. Ceci pour la simple et bonne raison qu’un bouton AF/MF est déjà présent sur tous les boitiers Fujifilm. Autre spécificité, la version RF pour aps-c Canon aura une bague différente, non crantée, non graduée et non cliquable, à l’identique des bagues de commandes que l’on retrouve habituellement chez Canon. C’est intéressant et c’est un bon moyen de ne pas dépayser les utilisateurs.


Focale & ouverture

Avec une focale s’étendant de 17 à 40 mm (25-60 équivalent full Frame), c’est objectif est passablement polyvalent. Taillé pour le paysage, il se prêtera tout aussi bien à la photo de rue, aux photos de concerts et spectacles en tout genre ainsi qu’aux photographes de mariage qui ont besoin d’un zoom lumineux pour les plans larges. Il est aussi possible de faire de jolis portraits puisqu’il est facile de détacher le sujet de l’arrière-plan avec son ouverture f1.8, le bokeh est vraiment crémeux et bien moins nerveux que sur les zooms f2.8 que l’on rencontre d’habitude en aps-c. En bref, on a la polyvalence de la plage focale 17-40mm couplé à une luminosité et un bokeh proche voir très proche des objectifs fixes.


Cet objectif n’a pas son pareil dans la gamme aps-c, au mieux, chez fuji, il pourrait être comparé au 16-55 f2.8. Une fois n’est pas coutume, et puisque l’on dit généralement qu’une ouverture F2.8 en Full Frame est un stop plus lumineux qu’une ouverture F2.8 en aps-c, je trouvais intéressant de comparer le bokeh et la luminosité de ce 17-40 f1.8 avec celui du canon RF 24-70 f2.8 (FF) sur le capteur full frame de mon Canon R5 Mark II. Les deux photos ont été prises à 60mm équivalent Full Frame et à la même distance du sujet :

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En haut, le sigma 17-40mm

à 40mm (équivalent 60mm) f1.8

iso 100 - 1/200s






En bas, le Canon 24-70

à 60mm f.2.8

iso 100 - 1/200s








Forcément, il y a une différence assez nette en termes de colorimétrie, de résolution (XH2s = 26Mpx VS R5ii = 45Mpx), d’encombrement et de prix, d’empêche que le bokeh est tout aussi agréable que le f2.8 de chez Canon. La luminosité est plus élevée avec le Sigma f1.8. En zoomant à 100% sur d’autres photos de la série, j’ai remarqué qu’en plus d’une plus grande luminosité, le bokeh est souvent plus doux avec le Sigma.

A se demander s’il y a vraiment un stop complet de différence entre du Full Frame et de l’aps-c… Je précise que le gap entre f.1.8 et f2.8 est de 1.3 stop.

C’est donc logique que le Sigma soit à peine plus lumineux, mais à ce point, c’est surprenant.

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De manière générale, je constate tout de même que les billes de bokeh du Canon sont plus rondes que le Sigma. Plus l’on s’approche des bords et plus l’on constate comme sur la photo de mon animal de compagnie que les billes de bokeh du Sigma ont la même forme que ses yeux 😉

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Concernant la macrophotographie, ce n’est pas son point fort, la mise au point minimum se trouve à 28cm sur toute la plage de zoom et le grossissement maximal est de 0.21x. Par conséquent, à 40mm, il est possible de faire de jolis gros plans avec un joli flou d’arrière-plan. A 17mm, on sera sur un gros plan relatif et avec le contexte qui se trouve autour. A droite, photo prise à 40mm et à gauche photo prise à 17mm :


Qualité d’image

La qualité d’image de ce 17-40mm est certainement ce qu’il se fait de mieux en aps-c sur un objectif zoom. Au centre, à pleine ouverture, on atteint selon moi déjà un piqué exceptionnellement bon. Sur les bords, on remarque un peu de vignetage et le piqué est un tout petit peu en retrait, surtout à 17mm. Il faudra éventuellement fermer à F2.8 ou F4 si l’on fait du paysage et que l’on souhaite un maximum d’homogénéité sur toute l’image.


Photo de référence pour les comparaisons ci-dessous :

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Sur les bords à 17mm f/1.8 à gauche VS f/2.8 à droite (zoom à 100%) :

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Sur les bords à 17mm F1.8 à gauche VS F4 à droite (zoom à 100%) :

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Il y a une différence de piqué entre f1.8 et f2.8, à l’inverse, très peu d’évolution entre F2.8 et f4. On atteint donc rapidement le piqué maximal sans devoir fermer de trop le diaphragme.

Si l’on fait le même exercice sur les bords à 40mm. Toujours avec l’ouverture f1.8 à gauche vs f2.8 à droite (zoom à 100%) :

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Sur les bords à 40mm f/1.8 à gauche VS f/4 à droite (zoom à 100%) :

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L’homogénéité est déjà excellente dès la pleine ouverture. Selon moi, la différence notable se situe dans la disparition du vignettage lors du passage de f1.8 à f2.8.

Le vignetage est présent à pleine ouverture mais personnellement, cela ne me dérange guère, j’avoue même ne plus appliquer systématiquement les corrections de l’objectif justement parce que j’aime ce type de rendu, cela permet d’isoler encore un peu plus le sujet. Pour autant, le vignettage disparait au fur à mesure que l’on ferme le diaphragme et devient imperceptible à f5.6.

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Le traitement contre les aberrations chromatique fonctionne très bien, j’ai dû zoomer à 200% pour en trouver, RAS. Il est sensible au flare dans certaines conditions, rien de catastrophique, loin de là, mais on a déjà vu mieux.


Autofocus

L’autofocus Sigma sur boîtier Fujifilm fonctionne comme un objectif natif, rien de surprenant, puisque j’avais déjà pu le constater sur les derniers modèles testés. L’objectif est équipé du moteur autofocus HLA, la crème de la crème chez Sigma, très rapide, ultrasilencieux et par conséquent taillé pour la vidéo. Les déchets que j’ai pu constater sont plutôt liées à la gamme X-mount, on sait que Fujifilm n’est pas dans les premiers de classe au niveau du suivi autofocus. Pour autant, je l’ai testé sur du motocross et j’ai été surpris en bien. Lorsque les motos étaient cachées par les sauts et apparaissaient d’un seul coup à pleine vitesse et en plein vol, l’autofocus accrochait instantanément.

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Je l’ai aussi testé sur de la monte Western. Les Cowgirls et leur monture arrivaient à pleine vitesse pour ensuite faire un freinage sec mais très esthétique, soit dit en passant 😉 Le focus suivait également très bien dans cette situation

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Vidéo

Couplé aux excellentes spécifications de mon X-H2S, cela donne un combo gagnant et très pro. Le seul défaut que l’on peut trouver à ce couple est l’autofocus vidéo du X-H2S. C’est certes le meilleur de la gamme X mais je n’ai pas encore une confiance aveugle en celui-ci. Quoiqu’il en soit, sur d’autres montures, j’ose penser que ce défaut est inexistant.


Je n’ai pas trouvé de communication officielle de la part de Sigma, mais d’après mes tests, j’ai pu constater que l’objectif est parafocale. Lorsque l’on se met en focus manuel et que l’on fait la mise au point en étant à 17mm, si l’on zoom jusqu’à 40mm en restant à même distance du sujet, la zone de focus et donc le sujet reste net tout au long du changement de focale, c’est un très bon point pour les vidéastes qui utilisent le focus manuel, via par exemple un follow focus. En revanche, lorsque j’ai fait le même exercice mais en focus automatique, j’avais parfois des effets de pompages durant les changements de focales. Le focus breathing lui, a été réduit au minimum, le changement de profondeur de champs est fluide et très esthétique, j’ai rarement constaté des effets de pompages.


Conclusions

Alors vous allez me dire, à qui s’adresse-t-il ? La question n’est pas facile, mais j’ai quelques réponses. Déjà, il s’adresse à ceux qui veulent ce qui se fait de mieux dans l’écosystème aps-c. Il va s’adresser également à ceux qui n’ont pas encore franchit le cap du Full Frame ou qui ne souhaitent pas le franchir mais qui désirent un rendu le plus proche possible.


Nous avons là en aps-c, avec ce caillou, un rendu et une luminosité quasi identique à ce que nous offre les zooms full frame mais avec les avantages de l’aps-c, c’est-à-dire une certaine compacité, même si cela est relatif, mais surtout un prix aps-c. Vendu aux alentours de 999.- CHF, ce n’est pas donné mais c’est passablement moins cher que les objectifs zoom Full Frame en f2.8 et de qualité de fabrication identique.


Cet objectif va aussi s’adresser à ceux qui n’ont jamais investi auparavant dans un zoom dû à la perte de luminosité. A lui seul, il peut vous remplacer une trilogie de focales fixes (Exemple : 16mm ou 18mm f1.4 / 23mm f1.4 / 33mm f1.4) tant le gap entre f1.4 et f1.8 est acceptable à comparer du gap qu’il y a d’ordinaire entre f1.4 et les f2.8 des zooms « standards ». Bien entendu, cet objectif deviendra certainement, comme l’était son grand frère, un best-seller chez les vidéastes. Il est taillé pour la vidéo et contentera tous ceux qui aiment switcher entre photo et vidéo sans compromis et sans devoir changer d’objectif.


Sigma fait encore une fois très fort avec cette sortie et risque bien de faire mouche. Nous ne sommes qu’en milieu d’année 2025, mais à l’heure où j’écris ce test, nul doute que Sigma a sorti le meilleur objectif Full Frame de l’année avec son 300-600F4 et récidive en APS-C avec ce 17-40mm f/1.8.


Comme j’apprécie les mauvais jeux de mots, je conclurai ce test du Sigma 17-40mm en disant que comme son nom l’indique, c’est du Sigma ART !

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Dany Kocher, juin 2025

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Publié le 21 juillet 2025

Commentaires


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