Sigma BF, une expérience minimaliste et attachante
- Christian Cuennet
- 5 oct.
- 4 min de lecture
Danny Gaillard, Canoniste depuis la première heure qui a fait partie de notre team de photographes il y a déjà plusieurs années ainsi que lors de notre aventure "Ambassadrices", a testé tant d'objectifs Sigma qu'il en est aujourd'hui un spécialiste tout en ayant ses préférences bien-entendu. Aujourd'hui, Ambassador Sigma Switzerland, il s'est intéressé immédiatement au BF dès son annonce en début d'année 2025. Il a donc eu droit a un prêt à long terme pendant tout l'été pour s'en faire une idée et adhérer ou pas à sa philosophie. Voici son récit ...

Review du Sigma BF – Une expérience minimaliste et attachante
1. Prise en main & design : un objet qui attire les regards
Dès la première prise en main, difficile de ne pas être marqué par l’objet. Le Sigma BF, dans sa version argent, impose immédiatement une présence singulière. Le boîtier, usiné dans un seul bloc d’aluminium sans aucune vis apparente, donne cette impression presque "trop" parfaite, comme s’il sortait d’un film de science-fiction… ou d’un Apple Store.
Certains passants m’ont même demandé s’il venait du futur — d'autres l’ont comparé à un accessoire de série télé. Une chose est sûre : il intrigue. Il attire. Il déclenche des conversations.
Avec un objectif monté — le 50mm F/2.0 dans un premier temps — l’équilibre reste bon, le grip est minimal mais bien pensé, notamment avec le repose-pouce. Le boîtier est suffisamment léger pour être discret, mais assez dense pour inspirer confiance. On sent qu’on tient un vrai outil.
2. Interface & ergonomie : retour aux fondamentaux
L’allumage est ultra rapide, les menus sont clairs, les commandes tombent bien sous les doigts. Le parti-pris minimaliste est assumé, et on s’y adapte vite. Un rapide passage par internet a été nécessaire pour comprendre comment désactiver les automatismes sur les réglages ISO ou vitesse — il faut simplement naviguer jusqu’au paramètre concerné et désactiver l’option "auto", discrètement intégrée.
La bague de diaphragme sur les objectifs est un vrai plaisir à utiliser, et pour être honnête… elle est restée en position pleine ouverture 99 % du temps.
Le déclencheur est discret. J’avais coupé le son au début, mais j’ai fini par le remettre, rien que pour cette sensation de retour tactile et auditif.

3. Expérience photo : plaisir, adaptabilité et caractère
Les premiers shootings ont confirmé ce que le design promettait : une vraie expérience photographique. Au 50mm comme au 35mm, le boîtier se fait oublier. Il encourage à se concentrer sur le cadre, la lumière, le moment.
Le 50mm F/2.0 offre un joli bokeh, un piqué convaincant, une restitution fidèle de la scène à l’écran. Le 35mm, plus large et très compact, montre un peu plus de déformation que la version 35mm F/1.4 Art que j’avais utilisée sur Canon. Mais rien de gênant : il suffit de le connaître et d’adapter sa manière de cadrer.
En portrait, j’ai parfois senti que le 35mm manquait un peu de séparation sujet/fond lorsque le modèle était plus éloigné. Un léger manque de "pouvoir séparateur", mais encore une fois, c’est une question de compromis et d’usage.
L’AF, de son côté, s’en sort bien. La détection des yeux fonctionne correctement, même si elle n’est pas infaillible. L’écran — lumineux, large et agréable — permet de bien suivre la scène… sauf en plein soleil. Là, viser devient clairement compliqué. Une solution maison (la bonne vieille veste sur la tête, façon chambre noire) ou un pare-soleil pour écran pourrait dépanner dans ces cas-là.
4. Qualité d’image & traitement : de la matière à travailler
À la retouche, les fichiers RAW se montrent souples et plaisants. Il a fallu que j’adapte un peu mes profils de développement habituels (venant de Canon), mais le rendu reste très naturel, avec une certaine chaleur dans les tons. Une vraie belle matière pour développer. Les flous, sur les deux focales, sont doux et esthétiques. Le bokeh reste bien présent, sans excès.
En basse lumière, j’ai pu tester des montées ISO modérées (jusqu’à 400) sans perte notable de qualité. À creuser plus en profondeur, mais pour du portrait extérieur en lumière douce, c’était largement satisfaisant.

5. Autonomie & usage terrain : pratique, mais à surveiller
Sur toute la période d’essai, je n’ai pas eu à recharger le boîtier très souvent. L’autonomie semble correcte pour des sessions normales, mais je prévois d’avoir une deuxième batterie lors de shootings plus longs. Par précaution.
Et le vrai luxe dans cette expérience : ne pas se poser la question des cartes SD ou de la batterie oubliée. C’est un boîtier qui simplifie. Qui revient à l’essentiel. Qui donne envie de sortir et de faire des images.

6. Un coup de cœur assumé
Je dois l’avouer : j’ai craqué. J’ai commandé le Sigma BF, version argent, avec le 50mm silver assorti.
Ce boîtier m’a séduit par sa philosophie. Ce n’est pas un outil polyvalent ou destiné à remplacer un système pro complet. Mais pour des projets spécifiques, des shootings sur le pouce, des balades ou des collaborations créatives… il a toute sa place.
Je le compare volontiers à une belle montre qu’on sort le week-end. Il ne conviendra pas à tout le monde — certains seront rebutés par l’approche "smartphone" ou la visée sur écran uniquement. Mais pour celles et ceux qui aiment prendre le temps, réfléchir à leur image, et profiter du geste photographique, c’est une vraie pépite.
Danny Gaillard, septembre 2025


































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